Premier jet
Marché de Saint Paul, Réunion
Samedi 21 Juillet 2007
Au marché, c’est la fin, ils rangent.
Le marchand de paniers tressés malgaches se prend la tête à les faire entrer, les paniers, les uns dans les autres pour qu’ils occupent moins de place dans son camion.
Il est assez lent, il essaye toutes les combinaisons. Ca lui prend le chou !
Ouf, une cliente de dernière minute, pour le distraire ! Il sourit. Un panier de moins à caser !!! La cliente est partie, il faut s’y remettre…
Jaune accueille les fleurs.
Rayé rose, non, rayé orange accueille rayé rose.
Il sifflote. Peut-être le « son » cubano de la « Cabane »,gargote où je suis installée, lui donne envie de siffloter.
Alors, jaune à fleurs accueille orange à fleurs. Il y a donc des catégories : motifs géométriques, africanisants, carreaux écossais (eh oui). A nouveau les fleurs. Un par un, les paniers disparaissent dans d’autres.
Une nouvelle cliente.
Mais là, déjà, trop de paniers sont imbriqués et elle a l’air difficile, indécise. En son for intérieur, il doit se dire : « non, je ne déballerai pas pour elle ». Je ne sais pas ce qu’il lui dit, mais elle s’en va.
Il reprend son patient labeur. Violet, rose, couleurs chocolat. Ca coince, il force un peu. Voilà, ça passe. Les paniers à fond carré se casent moins bien.
Mais combien y en a-t-il ? Des centaines.
Il fronce les sourcils, il sourit. Oh, eh bien voilà, ça y est, c’est fait !
Maintenant, il faut donc mettre les piles de paniers dans le fourgon. C’est lui qui s’en charge, sa compagne lui apporte les paniers. Et il empile à nouveau. Non, en fait, maintenant il entasse les piles. Et ça ne déborde même pas tant que ça.
Un autre marchand passe et les transporte (ses paniers), dans un chariot. Il en a nettement moins.
Le fourgon est parti, mais lui, il est là. Il regarde un peu partout, l’air un peu inquiet quand même. Il s’assoit sur le muret du front de mer, il compte ses billets.
La recette a l’air correct.
Il se relève en mettant l’argent dans sa poche et, un oiseau, passant par là, lui sème le doute : « ne sont-ce pas mes billets qui s’envolent ? ».
Non, tout va bien.
Cette fois il s’en va.
Maintenant, je vois un peu mieux l’océan, nu de paniers.
Bleu, sans fleurs ni rayures, ni motifs géométriques.
Mais si, le revoilà, il s’est pris une bière, une dodo, et marche le long du front de mer.
